Bella Ostromooukhova

Bella Ostromooukhova est Maîtresse de conférence à Sorbonne Université. Elle est membre de l’IUMR Eur’Orbem et membre associée du CERCEC. Spécialisée dans la sociologie de la culture, elle enquête depuis quelques années sur l ‘édition indépendante en Russie post-soviétique, et plus particulièrement sur les mécanismes de censure ainsi qu’aux pratiques de contournement de celle-ci déployés par les acteurs du monde éditorial.

Dans le cadre du projet ANR RESISTIC, elle s’intéresse à la façon dont les éditeurs, les écrivains, les libraires, les administrateurs de bibliothèques en ligne s’adaptent aux régulations du web, exercées à la fois par les agents étatiques et par les grandes corporations de l’industrie du livre, russes ou étrangères. Elle étudie donc les contraintes introduites par le numérique (l’utilisation des réseaux sociaux, des plates-formes numériques, ou encore par la vente de livres électroniques) dans les pratiques éditoriales et la façon dont le contenu est adapté ou non aux exigences des instances de censure. Elle aborde également la question des droits d’auteur et de la définition des frontières de la légalité dans la circulation des textes littéraires, lorsque le contrôle économique est discuté entre l’Etat et les majeurs du marché.

Quelques publications

  • Daucé, F., Loveluck, B., Ostromooukhova, B. and Zaytseva, A. 2020. From Citizen Investigators to Cyber Patrols: Volunteer Internet Regulation in Russia. Laboratorium: Russian Review of Social Research. 11, 3, Jan. 2020, 46-70.
  • « Négocier le contrôle, promouvoir la lecture. Editeurs indépendants face à l’Etat dans la Russie des années 2010», Bibliodiversity, Numéro spécial « Les politiques publiques du livre », juin 2019.
  • « Entre « déformateurs de mémoire historique » et défenseurs d’un passé oublié : investissement de l’histoire par des maisons d’édition indépendantes dans la Russie contemporaine »,  Le Mouvement Social, numéro spécial « Presence of past in Putin’s Russia », n° 260, 2017/3, p. 17-33*.
  • « Etre un petit éditeur engagé dans la Russie d’aujourd’hui. Le cas de la maison d’édition Ad Marginem »,Bibliodiversity, numéro 4, février 2015.
  • « Les violences du régime stalinien comme objet médiatique de l’après-guerre: les représentations de «L’affaire Kravtchenko» dans la presse française », dans Luba Jurgenson & Claudia Pieralli, (dir.),  Lo specchio del Gulag in Francia e in Italia. La ricezione delle repressioni politiche sovietiche tra testimonianze, narrazioni, rappresentazioni culturali (1917-1937),  Pisa,  University Press, 2019
  • « Borec s meŝanstvom, buntarʹ I veselʹčak: studenčeskie èstradnye kollektivy 1950–1960 godov I subʺektivaciâ shem povedeniâ sovetskogo molodogo čeloveka » (« Lutter contre l’esprit petit-bourgeois, s’insurger, se divertir. Les troupes d’étudiants soviétiques des années 1950-1960 et la sujectivation des schémas comportementaux d’un « jeune soviétique » »), dans Anatoli Pinski (éd.), Posle Stalina, pozdnesovetskaâ subʺektivnostʹ, St-Pétersbourg, Editions de l’Université Européenne à St-Pétersbourg, 2018.